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Un courant de Humbold (1973)

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Aimons celui qui aiguise le contenu de ses poèmes, aimons l’érection babélienne à l’intérieur des mots, aimons une joue de poète couleur de martagon, apprécions le diable entrevu dans une banane (c’est d’ailleurs - sans doute - sa place de prédilection) et l’électrochoc, s’il le faut qu’on le donne aux lapins !

Applaudissons la taupe lyrique dans l’exercice de ses midis timides et encore, très remarquable, le rôle de précons que tiennent les poètes. Or en voici deux, liés comme des frères, qui tourmentent par leurs voix éraillées l’émail des pavillons des phonographes, tonnent à l’endroit du camembert U.S. plus dédaignable encore que la fourmi par L’Aigle, et usent hardiment du premier tapion pour enfourcher leur cheval de vent.

Ainsi ces deux alliés perpétuent la grande geste mais la poésie s’en fiche pas mal. Pas si fragile que ça, jamais elle ne s’est brisée suite à des dérapades sur les mosaïques qui pavent ses maisons.

Or, glissant hors de portée, elle disparaît souvent alors que nous avons tant besoin d’elle.

Aussi devons nous savoir d’urgence que la voilà prisonnière ici, que voici venir le temps de nous emparer d’elle.