Tenté, je le serais, de parler d’un contact entre molécules cérébrales : ou de carnaval de gènes, matière folle d’avoir perdu son unité. Macabre ou joyeuse est la danse rituelle entre atomes. Et encore : explosion en des noyaux non identifiables. Observons de plus près : folie ou simplement angoisse de ne pas entrevoir la lumière même en un point ? Oublions la science et pénétrons dans le tragique d’une intuition troublante de l’homme. Pas d’analyse mais seulement un peu de sensibilité rétinienne pour entrevoir un tableau de Jean Raine. Ai-je parlé de carnaval ? Des yeux, des yeux partout, dans un paysage troublé par l’angoisse, des yeux devenus confettis en piste sur les rais tracés par la lumière. Surnagent des regards d’illusoires ressemblances, néanmoins l’homme n’existe plus, car Jean Raine n’a jamais rencontré corps qui vaille ; il taraude les yeux louches et torves aux profondeurs stupides, dans un monde qui donne le vertige. Triste honneur, si dans cette farce l’on se vit "Grand Artiste du Rien" !
A quoi bon être libre, si "dire" et tout dire détruit préalablement l’homme auquel on devrait pouvoir s’adresser. Au fond l’unique émotion est la peur, avec pour seul recours le rire. Concédons à Jean Raine qu’il rit parfois de bon coeur pour ne pas suffoquer. Ses crises trop l’affligent, venues de l’extérieur. Au départ d’une Renaisance possible, en dépit d’impossibles robots pour en finir avec les froides tours de pierre, bien inutiles losqu’elles éveillent des tentations de castration, oui, certes, restent le rire et des chaleurs à trouver dans un corps animal.