"Conscience sans science n’est que ruine de l’âme"
J.P. Stroot
"L’homme meurt d’un rêve justiciable d’une seule thérapeutique : la stimulation. Le mensonge à coeur froid est un facteur non négligeable contribuant à la pagaille et à la multiplication des citrons sans pépins, gage de notre RATIONALISME APPLIQUE."
J’ai connu, si ma mémoire ne m’abuse, un homme dont le coeur avait cessé de battre. Son corps, en conséquence, était froid, mais d’une froideur éloquente et limpide. Sourire aux lèvres- vers quel au-delà ? - les yeux ouverts sur le monde, il interrogeait ses viscères. Ses reins avaient tué son coeur et ses amours, privées de surrénales. Rien ne fut moins précis que ce phénomène mesuré par quelques millions d’années lumières. La science se donne la chance d’obscurcir les chemins sur lesquels elle se hasarde.
GLOSE SENTIMENTALE
Qu’importe soudainement si le système bascule et si le plan se distord ; si la croyance verticale en le monde cède à l’amollissement d’un vecteur redevenu arborescent et touffu qui, sournoisement, tend vers une horizontalité. Instant précieux de confusion à saisir dans ses vicissitudes. Le mécanisme d’alerte déclenché, le nombril trop précis devient tache parce que des fils rompus pendent à présent dans la pâleur du vide. Un germe a dérapé, engagé dans l’aventure d’une croissance extra-utérine. Préface absurdement muette à l’indéchiffrable roman qui s’ébauche pourtant dans la visqueuse matrice des poubelles.
(Variante)
Parce qu’un coin s’est détaché de la feuille, parce qu’un buvard trop humide a cédé à la traction fragile, parce que se sont effacés lentement les regards et les yeux, parce qu’un fil s’est rompu pour pendre dans le vide, ai-je labouré l’oubli jusqu’au fond de ses rides. Que l’informe, aux contours difficiles, soit un instant la tache d’un nombril trop précis. Nidifiant à nouveau, sans croire aux déchéances préfaçant sans parler une ancienne existence, voici que s’offre au jour un germe flamboyant, très pâle, des lueurs promises aux existence.