Mon cher Jean,
Voilà des mois que je ne cesse de penser à vous. Dans cet épouvantable mélange de toboggan et de traversée du désert entrecoupé d’allers et retours New York - Paris, j’ai vécu avec la promesse que je vous avais faite de venir chez vous et que je n’ai pu tenir, le feu s’étant mis à la maison dans les secondes qui suivirent votre sortie de la cinémathèque.
Cher Jean, la vie est difficile c’est avec trente poignards dans le dos et ailleurs que je marche. Je ne m’en suis pas encore débarrassés mais l’homme qui me les y a mis ou fait mettre a été mis dehors et pour l’instant est impuissant. C’est pourquoi je respire un peu (pour combien de temps) et je vous écris ce mot pour vous dire que je n’ai pas passé un jour depuis un an sans vous.
Cher Jean, j’espère que vous travaillez beaucoup et que vous êtes heureux dans cet étrange pays où les uns aspirent le bonheur du silence et les autres celui de la mort.
Votre Henri Langlois