Au loin
au loin Jean
à bord d’un langage
j’épelle
tes fatigues
au loin j’épelle
jean jean les mots nous dissolvent
mots habités par des bras et des jambes
à chaque pain la boulangère sourit
nous
dissolvant jean nous jean du
lointain loin matin
et se rapprochent
près
près près c’est l’impression
ô jean les routes si longues
ta main sur la table de notre amitié
et là-bas région de ton ongle
l’impression s’additionne élaguée
jean tellement jean qu’un peu
d’absence
qu’une effeuille
près jean
tes cils culbutent
regarde jean regarde le voyeur qui s’incline
au passage de l’arrière-maison
les oiseaux se consument
ami jean
planche blanche
érosion des lèvres
des pages
rose des temps
pages de retard
couvertes de mots préparés
jean jean pages à demi-mortes et demi-mots
pages
rots touchables
pages pleines d’
algues ogres
plus lointaines que celles de l’océan le plus lointain
jean sans nom sans branches filmées
les Monts d’Or en sursis
l’éboulement sous nos doigts
sur la grande table ronde
qui parlera parlera à force de gratter le vernis
pâleurs
on verse du café pour 60 c.
ampoule de 40 watts le rouleau de caoutchouc noir
jean jean on mâche derrière nous
entends-tu
les vieilles rencontres
les champs simples coloriés
très près de toi à quelques millimètres
je coupe les hautes herbes
d’une ancienne raie de clarté