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Le rôle de la spirale dans le test du gribouillage (1950)

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"Test du gribouillage" : technique d’investigation caractérielle fondée sur l’analyse du comportement pendant l’épreuve, sur l’interprétation du graphisme et sur celle des réactions du sujet à l’égard de son moi. Matériel : une feuille de papier de dimensions fixes et un crayon gras. Consigne : faire écrire par le sujet son nom au centre de la feuille ; lui faire poser la pointe de son crayon en un point situé à deux centimètres environ au dessus de son nom ; lui demander de faire un gribouillage sans lever son crayon ni interrompre le tracé. Durée : une minute.

Les spirales : il convient de distinguer deux sortes de spirales, celles qui se développent en un point localisé du graphique et celles qui s’organisent à partir du complexe nom-points de départ conditionnant ainsi la structure entière du gribouillage. Les premières témoignent de réactions obsessionnelles à l’égard de certains problèmes et s’apparentent à des "noeuds" conflictuels. Les secondes mettent en cause d’une manière plus générale le développement global de la personnalité ; elle définissent le geste créateur dans son ensemble. Pour les spirales simples, régulières et harmonieuses, la progression à partir du centre de la feuille vers les bords équivaudra souvent à un mouvement d’extension primaire du moi dans le monde extérieur. Dans d’autres cas, la spirale servira moins la progression vers l’extérieur que la protection du nom qu’elle enserre (mécanisme de défense et de projection).

Enfin, il y a lieu de distinguer les formes larvées de spirales dont nous avons ici un bel exemple. Chaque courbe est contrée par une courbe concentrique de sens contraire, chaque tentative de s’éloigner du nom s’accompagne d’un retour en arrière, aboutissant à la formation de culs-de-sac. Le sujet dont il est question ici trahit clairement les conflits issus d’une vie familiale malheureuse (seul est indiqué son nom de famille). Les hésitations du début, ses question - il demande s’il doit entourer son nom, la poche dans laquelle il l’enferme, puis l’éloignement hâtif, impulsif, véritable fuite vers l’extérieur se terminant par le pendant de l’étranglement central sont le reflet fidèle de son attitude dans la vie.