Jean Raine (1927-1986)
Raconter la vie de cet éternel oublié des "célébrations" Cobra, c’est écrire une grande page de notre histoire de l’art, né à schaerbeek et mort à Rochetaillée (Lyon).
Cinéaste, réalisateur à 20 ans, il a suivi Langlois à Paris aux temps héroïques de la cinémathèque.
Il fut surréaliste et le resta sa vie entière, en rapport étroit avec Cobra.
Il connut une belle aventure américaine et eut maintes expostiions en Italie où en1985 son nom en diait plus long aux acteurs du marché qu’en Belgique
Proche de l’écriture de Cobra, Jean Raine a toujours gardé son rythme propre peignant grand et fort, d’abord à l’encre plus tard à la couleur acrylique.. Il introduisit alors des sortes d’éclats dans le tourment de son expression.
L’eden est pour nous un enfer" disait-il et cet enfer il l’avait vécu pleinement.
C’est lors d’une hospitalisatin en 1965 qu’il rencontre Sankisha qui fut non seulement son épouse et la mère de son fils Pierre, mais avec laquelle il a créé le club Antonin Artaud.
Sankisha qui défend aujourd’hui les énormes oeuvres accrochées à Oostende ; des encres provenant du Musée de Lyon et de grandes peintures venant de l’atelier car Jean Raine a peint jusqu’au bout de grands papiers collés sur toile et qu’il réalisait à une vitesse record.
L’homme tourmenté se libérait alors de ses pulsions intérieures qui font que souvent sa peinture "hurle" non par la couleur mais par l’écriture même des toiles.
L’idée de départ était paraît-il de feu Freddy de Vree et Willy Van Den Busche a mené le projet à bien de manière sobre.
Exposition pleine d’émotion, témoignage d’un talent trop tôt disparu, traces aussi d’un drame humain que Jean Raine a extériorisé non seulement en peinture mais aussi en écriture.
Je ne crée pas pour faire commerce sinon avec les spectres et les ombres, écrivait-il en 1984.
A Ostende son oeuvre se trouve dans un lieu vivant, là où il faut la voir.