Il est Belge, il fréquenta les surréalistes, fut de Cobra, ami d’Alechinsky, et resta surtout un voyageur solitaire dans les terres de la création artistique, littéraire, filmée. Libre comme personne, Jean Raine (1927-1986) fonce d’une manière effrénée dans la peinture spontanée. Le geste est vif, rapide, non prémédité et terriblement inventif, passablement allumé, dirait-on aujourd’hui, favorablement halluciné. Il donne naissance à un bestiaire inconnu, à des vents sauvages qui soufflent sur la toile comme pour écarter les formes, à des fulgurances frénétiques, à des désordres un peu fous ou furieux, et les tonalités éclatent autant que les mots qui, parfois, s’adjoignent et retentissent de sonorités poétiques comme tous les titres de ses oeuvres. L’exposition bien fournie propose une majorité de peintures avec quelques dessins particuliers à l’encre noire et d’autres plus noirs encore à l’encre de Chine. Et un collage-écriture, pièce quasi historique. Un grand et beau moment à ne pas manquer !
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