Plisser de l’oeil, cligner de l’oreille lorsque se produisent des bruits inaudibles, se marcher sur le pied alors qu’on vous a amputé des orteils, être aveugle à toute excitation qui prenne l’oeil pour médium, se contenter du maximum d’aliments qui ne nuisent à l’épanouissement de l’organisme, confronter les idées qui ne sont pas les siennes à celles qui ne sont pas nécessairement celles des autres. Autrement dit, être à travers le miroir qu’est autrui, en désaccord avec soi-même. Voilà qui me paraît une démarche essentielle.
Soyons cependant réalistes : il faut payer le prix de la famine et de l’indigence. Je doute que sur ce plan d’une austérité non consentie, une religion fasse face au tragique du problème que pose ceux qui payent d’une malnutrition le génie qui les habitent.