KOENIG Théodore né le 7/4/22 à Liège
Chimiste et alchimiste tout à la fois, parachuté du Canada où il avait publié des poèmes (Ed. Erla), il fut accueilli aux ateliers du Marais par Michel Olyff, Sergio Dangelo et Ives Dendal. C’est là que je fis sa connaissance. Il fonda avec Joseph Noiret la revue Phantomas, étrange navire qui dériva sur bien des océans, riche de la savante expérience qui conduisit ceux-ci à de multiples trouvailles dont Phantomas témoigne. J’y écrivis à de nombreuses reprises à partir de 1962 : un recueil de poèmes : quelques pâleurs d’amour, dans le numéro "septante" ainsi qu’un tirage de mille exemplaires de ce recueil. J’exposai deux grandes toiles au musée d’Ixelles à l’occasion du vingtième anniversaire de la revue en 1976
C’est Théodore Koenig qui me fit connaître l’Italie des ligures et les peintres qui y séjournaient tous les étés à Calice autour de la galerie Il Punto et de Remo Pastori. Il est d’ailleurs actuellement le conservateur de la collection municipale qui rassemble une cinquantaine d’oeuvres importantes d’artistes ayant vécu ou exposé à Calice et qu’ils offrirent à la commune en souvenir de Remo Pastori. Il écrit un livre : "La peinture chez Phantomas" sur les différents peintres ayant collaboré à la revue. Il m’a consacré plusieurs textes dont l’une des préfaces de "Agronomie et Fausse réalité", publié avec Vincenzo Torcello aux Editions Subréalistes en 1974 Nous continuons à voguer gaillardement à quelques encablures l’un de l’autre.
ALECHINE Ivan né le 15/12/52
Fils de Pierre Alechinsky, j’ai donc connu Ivan dès sa naissance. Lorsqu’il était enfant, quand je séjournais chez les Alechinsky, Ivan se levait bien avant l’aube, pour venir me réciter ses leçons de latin. Liens d’amitié renoués étroitement à partir de 1970. Depuis, nombreux séjours d’Ivan à Rochetaillée. Ivan et moi avons réalisé ensemble, en 1971, une suite de peintures poèmes inédits. En 1972 Ivan Alechine préfaça ma première exposition à Lyon. Il est certaines douleurs qui unissent profondément les êtres. Ces situations se passent de plus amples explications.
REVOL Jean né à Lyon en 1929
Intolérant, d’une rare perspicacité, précis comme un scalpel, avare d’éloges, rigoureux comme on peut l’être lorsqu’on est critique d’art à la NRF ce qui le dispense d’être un marchand de tapis, j’aime cet homme qui se fait souvent détester. Une grand érudition dans de nombreux domaines ne l’incite pas à en faire étalage. Son oeuvre picturale me donne la preuve que le restreint peut déboucher sur des immensités (fenêtres, portes, escaliers). Par contre il possède ce don de faire l’inverse de cette démarche et de susciter l’implosion des immensités dans les dimensions restreintes d’un champ pictural qui n’en reste pas moins monumental (toits de New York, de Lyon). Il ne se laisse pas abuser par ce que l’intelligentsia considère comme le Nec plus ultra mais recherche la qualité là où elle se trouve jusque chez ceux que l’on dénomme les débiles. Etre l’ami de Revol est chose difficile qui rend cette amitié d’autant plus précieuse.
de BREYNE Jean
C’est à Jean de Breyne que je dois cette agréable corvée de faire ressurgir de mon passé des objets, des personnages, des ombres, des situations agréables ou parfois désagréables. Je n’ai cure de savoir qui des gens dont on découvrira ici des traces seront des immortels ou des soldats inconnus, ce qui importe c’est que c’est autour et Grâce à eux que se sont tissés ma vie et mon imaginaire. Jean de Breyne m’oblige en cette occurence à me souvenir d’un passé que je voudrais n’avoir pas vécu ni même rêve. Dans ce fatras non consenti les trous de mémoire sont nombreux. Que ceux dont je ne parle pas me pardonnent. Cher J de B tu m’as beaucoup aidé mais tu t’avères un très mauvais fossoyeur ce dont je me réjouis. Ne désespérons pas, il est des lieux où l’on désire mourir sans disparaître. L’Ollave est l’un de ces lieux-là.