1927 |
Nait le 24 janvier à Schaerbeek, place des Bienfaiteurs, dans une famille
qui, du côté maternel, le fait baigner très tôt dans
l'art lyrique et, par son oncle maternel, dans la peinture.
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Romaine Geenen née Delhaye mère de Jean |
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1934 |
Emménage 225, avenue Herbert Hoover à Woluwé
St Lambert, maison que son père a fait construire.
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1935 |
Mort de son père. Est proclamé "chef de famille" par sa
mère.
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1936 |
Arrivée des premiers juifs allemands réfugiés. La maison
familiale est un relais vers leur émigration plus lointaine.
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1938 |
Fait la connaissance d'une famille juive allemande et début de son
premier amour pour "Doris".
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Doris Hultzinger |
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JR adolescent |
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1939 |
Entre en sixième au Lycée Adolphe Max où le Professeur de
français est Fernand Verhesen, poëte, humaniste, ouvert et indulgent
à toutes les audaces.
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Les professeurs du Lycée Adolphe Max ; Fernand Verhesen est le premier à gauche |
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1940 |
Invasion de la Belgique par les Allemands ; premier bombardement de
Bruxelles.
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Le dix mai 40 à l'aube |
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1941 |
Prend connaissance du premier des trois volumes du théâtre complet
de Michel de Ghelderode ; sonne à sa porte et sympathise
avec lui.
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Michel de Ghelderode (Photo extraite du film "Michel de Ghelderode" de Luc de Heusch et JR) |
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1943 |
Les rencontres capitales s'échelonnent avec le groupe surréaliste
belge, firstement à la "Taverne" du Palais des Beaux Arts.
Par l'intermédiaire du Duc D'Ursel, auteur du film
surréaliste "La Perle", il fait la connaissance
d'André Thirifays, fondateur de la Cinémathèque de
Belgique. Rencontre Marcel Lecomte, René Magritte,
Louis Scutenaire, André Souris.
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Magritte et JR au bistrot |
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Louis Scutenaire et JR au Musée d'Ixelles lors de l'exposition pour les 20 ans de la revue Phantomas |
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Marcel Lecomte et Patrick Waldberg |
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1944 |
Décide d'abréger ses études secondaires, prépare un
examen d'académie avec Luc de Heusch et Hubert Juin puis
entre à l'Université de Bruxelles. S'y inscrit en Sciences
politiques et administratives, en Droit, Histoire de l'Art et
Archéologie. Echoue magistralement en Droit civil.
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Luc de Heusch |
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1945 |
Pour gagner sa vie travaille aux Editions du Fresne et à
d'autres petits travaux. Avec la Libération devient un familier des
"Dimanche de Luc Hasaerts" créateur du Séminaire
des Arts. Il y fait la connaissance de tout ce qui compte dans le monde des Arts
et des Lettres tant belges qu'étrangers de passage à Bruxelles.
Parmi eux Pierre Alechinsky qui restera un ami de toujours avec et
malgré Cobra, Goemans, Paul Delvaux, Henri Storck. Dès
que la situation militaire le permet, il se rend en Hollande et y
découvre au Stedelyk Museum d'Amsterdam une exposition de jeunes
peintres hollandais organisée par Sandberg qu'il rencontre. A son retour
rédige un article sur ces artistes, article d'ailleurs refusé par
le Journal des Beaux-Arts. Il s'agissait de ceux qui feront plus tard partie du
mouvement Cobra.
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Henri Storck et JR en Flandres |
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Pierre Alechinsky et JR |
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1946 |
Période d'effervescence sur tous les plans. A Bruxelles, le Palais des
Beaux Arts est une plaque tournante où se retrouvent artistes, peintres,
musiciens et écrivains du monde entier. J.R. participe à toutes
les manifestation de l'époque. Dans le cadre du Jeune
Théâtre du Séminaire des Arts, collabore aux décors
de la pièce de Vitrac "Victor ou les enfants au pouvoir". Y
fait la connaissance de Michel de Ré, Juliette Gréco,
Georges Malkine et surtout de Nadine Bellaigue qu'il épousera
plus tard. A la même époque, Henri Langlois organise au
Bon Marché la première exposition à l'étranger
de la Cinémathèque française. J.R. collabore avec lui,
donne des conférences sur le pré-cinéma et sur le dessin
animé. Part travailler à Paris avec Langlois. Faisant ainsi
coincider vie sentimentale et vie professionnelle J.R. rejoint
Nadine Bellaigue à Paris et travaille à la
Cinémathèque. Cette même année il rencontre
André Breton à son retour d'Amérique puis grâce
à lui, Pierre Mabille qui aura plus tard une importance capitale
dans son existence ainsi que Matta, Victor Brauner,
Jacques Hérold et tous ceux qui ont gravité autour du
surréalisme.
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JR et Henri Langlois à la Cinémathèque française |
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JR, Nadine Bellaigue, Pierre Alechinsky et Henri Pichette |
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Mariage de JR avec Nadine Bellaigue (de gauche à droite, Henri Geenen frère de Jean, Romaine sa mère, Tita Thirifays, JR, Nadine Bellaigue et le Duc d'Ursel, témoin du marié |
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1947 |
A 20 ans, il va rencontrer à la Cinémathèque d'autres
grands noms du monde artistique et cinématographique : Cavalcanti,
Musidora, Lotte Eisner, Marie Epstein, Julia Veronesi. C'est une
période de misère noire. La Cinémathèque bat de
l'aile sur le plan financier. Il se débrouille dans une pauvreté
qui va durer plusieurs années. Inscrit à l'Université, en
Psychologie, suit les cours de Lagache, de Wallon. Malgré les
difficultés travaille à de nombreux films avec
Henri Storck ; monte le "Perséphone" de
Luc de Heusch, et en réécrit le commentaire. Naissance
de Boris, son premier fils.
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JR et Iris Barry conservateur de la cinémathèque de New York |
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Henri Langlois |
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JR avec Lotte Eisner et Mary Meerson à la Cinémathèque française |
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1949 |
Commence "Le Test du Village", film scientifique qu'il réalise
avec le conseil de Pierre Mabille.
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Portrait de Pierre Mabille par Jean Raine |
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1950 |
Lorsqu'il est de passage à Bruxelles, loge au "Marais" maison
communautaire où vivaient de nombreux artistes et qui servit de relais
aux membres du mouvement Cobra de passage en Belgique. Publie dans plusieurs
numéros de la revue, participe à l'organisation du festival du
film expérimental et abstrait de Knokke le Zoute. Y
défend Kenneth Anger.
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JR et Kenneth Anger en 1950 |
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1951 |
Prépare l'exposition internationale de Liège avec
Pierre Alechinsky et y est, en particulier, responsable du second festival
du film expérimental et abstrait. Donne conférences et films dans
de nombreuses villes. Fait connaître en Europe "Dreams that money can
buy" de Hans Richter ainsi que l'oeuvre de Mc Laren. Se
sépare de Nadine Bellaigue.
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Le groupe des Cobra belges lors de la dernière exposition Cobra à Liège en 1951 |
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1952 |
Fait la connaissance d'Antoinette Petrov, sa seconde femme. S'installe
pendant quelques mois à Bruxelles où il occupe divers
métiers comme représentant en dalles de vinyl,
électro-ménager...
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Mariage de JR et Antoinette Pétrov : Au 2ème rang, une amie, Micky Alechinsky, Maurice Wyckaert, sa femme Au 1er rang, Luc de Heusch, une amie, Antoinette Pétrov, JR et Henri Geenen |
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1953 - 1956 |
Collabore à divers films avec Henri Storck, Henri Kessels,
Luc de Heusch. Il en écrit le plus souvent les commentaires et
participe aux scénarios. "Jeu de Construction" de
Henri Kessels (scénario et découpage) ; "Goût
moderne" de Luc de Heusch (coréalisation et
commentaire) ; "Les Ports belges" de Henri Storck (assistant
à la réalisation, scénario et commentaire) ; "Le
Festival de Cannes" de Luc de Heusch (découpage et
commentaire) ; "Pêcheurs flamands dans la tempête" de
Henri Kessels et Serge Vandercam (découpage et
commentaire) ; "Ruanda" et "Fête chez les Hamba"
de Luc de Heusch (aide au montage et commentaire).
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Luc de Heusch au centre avec une amie : Gina ? |
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1956 |
En coréalisation avec Luc de Heusch tourne un film de
30 minutes sur Michel de Ghelderode produit par la
télévision belge. Ce film est sélectionné pour le
festival de Cannes de 1957.
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Michel de Ghelderode (photos extraites du film de Luc de Heusch et Jean Raine) |
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1957 |
Réintègre la Cinémathèque française, peint et
écrit des oeuvres perdues depuis, dont deux pièces de
théâtre : "La Fourchette" et "Socrate". Est
nommé secrétaire de la Fédération Internationale des
Archives du Film.
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1958 |
Dans le cadre des manifestations organisées durant l'exposition
universelle de Bruxelles, participe à la préparation d'une grande
exposition de la Cinémathèque française à Charleroi.
Louise Brooks y était invitée par Henri Langlois.
Travaille avec Oleg Tourjansky et Philippe Rivier à des projets
de films trop ambitieux qui n'aboutiront pas pour des raisons
financières. Divorce d'avec Antoinette Pétrov. Reprend plus
intensément que jamais la peinture dont ses activités
cinématographiques l'avaient détourné. Est
hospitalisé à Bruxelles.
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Portrait de JR par Philippe Rivier en vue d'un film jamais réalisé |
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1959 |
Se lie d'amitié avec quelques camarades rencontrés à
l'hôpital, fait de la peinture en bâtiment avec son frère
Henri. Collabore avec Henri Storck à divers films documentaires. Est
conseiller artistique d'un film sur René Magritte tourné par
Luc de Heusch et Jacques Delcorde.
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Sanky et JR faisant signer, par René Magritte, le livre de Waldberg |
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JR et Henri Storck visitant une exposition |
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1960 |
Retourne à Paris, continue à travailler avec Henri Langlois
mais s'englue de plus en plus dans ce qu'il appelle l'absurde. Se met à
peindre et à écrire frénétiquement tout en buvant
beaucoup. Rédige le "Journal d'un Délirium" et
réalise une centaine de peintures en utilisant du cirage, de l'encre, des
crayons de couleurs, des colorants alimentaires et des fonds de tubes de
peinture à l'huile de Pierre Alechinsky. La plupart de ces peintures
étaient données à qui en voulait et sont actuellement
dispersées, bien souvent pas même signées. Apparemment Jean
Raine cherche sa mort.
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JR et Henri Langlois à la Cinémathèque française |
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1961 |
Le 13 octobre il est rapatrié par Pierre Alechinsky sur Bruxelles
pour une nouvelle hospitalisation. 21 jours de coma, d'illusoires avis
nécrologiques et Jean Raine ressuscite. Encore fragile se remet au
travail. Met en scène avec des malades, diverses pièces de
théâtre dont une oeuvre d'Ionesco et "Les Trois Chapeaux
Claques" de Miguel de Mihura. Ses études de Psychologie
reprennent un sens.
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Sanky Rolin Hymans au Club Antonin Artaud, photo Marcel Broodthaers |
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Marcel Lecomte, Marcel Broodthaers et sa fille Sylvie Van Hiel, JR et Sanky Rolin Hymans |
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Marcel Broodthaers, en 1962 |
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Affiches pour "Scène à quatre", pièce mise en scène par JR |
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1962 - 1965 |
Il retrouve les sources de ses convictions premières. Persuadé que
la "culture" est un des fondements existentiels et une thérapie
indispensable à l'équilibre de la personnalité. Travaille
avec Sankisha Rolin Hymans, infirmière sociale,
rencontrée à l'hôpital, à la création du Club
Antonin Artaud. Ignorant le sommeil et les nuits, il partage son temps
entre la gestion du Club, des actions thérapeutiques, la peinture en
bâtiments, (qui lui assurent un minimum vital d'ailleurs
complété par l'aide d'amis et surtout celle de
Marcel Guttmacher). Il se lance en peinture dans de grandes entreprises qui
deviendront la série des grandes encres. Ses activités
scientifiques le déterminent à ne plus boire. Il renonce pendant
plusieurs années à pratiquer ce dont beaucoup ont parlé
mais que peu ont expérimenté : le dérèglement
de tous les sens. Il veut prouver qu'existent des différences profondes
entre éthique et esthétique. Etre surréaliste pour lui est
une manière de vivre et c'est dans cet esprit qu'il renoue avec
d'anciennes amitiés : Magritte, Scutenaire, Florent Welles et
surtout s'en fait de nouvelles dont Marcel Broodthaers. Il adhère
inconditionnellement au Pop Art, redécouvre dans cette optique
l'état d'esprit avec lequel il n'avait jamais vraiment rompu : le
dadaïsme.
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JR et René Magritte à la Galerie Saint Laurent en 1962 |
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JR et Marcel Broodthaers chez Marcel et Maria Broodthaers |
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1965 |
Epouse Sankisha Rolin Hymans, naissance de son deuxième fils
Pierre François.
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Mariage JR et Sanky Raine, photos Marcel Broodthaers |
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JR et son second fils Pierre François |
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JR et Christiane Rochefort qui préfaça son expositions à la galerie du Ranelagh en 1966 |
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JR peignant l'une de ses grandes encres à Comacina sur le lac de Côme en 1965 |
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1966 - 1968 |
S'envole pour les Etats Unis où il il séjournera deux ans
à San Francisco et y exposera à sept reprises dans la
région et à Los Angelès. A partir de cette
époque les évènements deviennent si nombreux qu'il est
difficile de condenser. Quantité d'articles et d'études en rendent
compte.
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JR près de Los Angeles, dans le désert des Mohaves |
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1968 - 1972 |
Réside à Rochetaillée sur Saône,
près de Lyon où son épouse enseigne
à l'école internationale d'enseignement
infirmier supérieur. Grâce aux critiques
René Déroudille et Jean-Jacques Lerrant
venus visiter son atelier, il exposera enfin à Lyon et
à Paris. C'est à l'occasion de cette
première exposition lyonnaise que
Christiane Druguet et Jean-Jacques Lerrant
réalisent, pour la télévision
régionale, un film intitulé "Rencontre avec
Jean Raine". JR connut Ivan Alechine, fils de
Pierre Alechinsky, dès sa petite enfance. A partir
de 1970 Ivan venait souvent retrouver Jean à
Rochetaillée et leur amitié jamais
démentie, se poursuivit pendant plus de
15 ans.
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JR avec Jean-Jacques Lerrant, pendant le tournage d'un film pour la télévision régionale en 1972 |
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JR et Ivan Alechinsky |
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C'est durant les étés, près de Calice Ligure, qu'il
retrouve ses amis Théodore et Marion Koenig et parmi les très
nombreux artistes regroupés autour de la galerie "Il Punto" de
calice ligure. Il fait la connaissance de celui qui sera pour lui un ami
très cher et très fidèle, Vincenzo Torcello avec lequel, en
1973, il réalisera une série de pastels à quatre mains et
publiera un recueil de poèmes et de textes "Agronomie et fausse
réalité".
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JR et Théodore Koenig à Finale Ligure, Italie, en 1972 |
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JR et Vincenzo Torcello |
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1974 - 1979 |
Ce travailleur qui ne fait plus rien n'est pas un paresseux. Trop et trop peu
d'évènements se bousculent. De très nombreuses expositions
ont lieu en Italie, Belgique, Paris et Lyon.
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JR lors de l'exposition au Théâtre du Huitième à Lyon, en 1974, dans un décor de Herr Puntila |
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Les artistes de la galerie "Le Soleil dans la Tête" à Paris en 1976 |
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Jean-Jacques Lerrant, Nadine Lévèque, Pierre Prévert et JR devant la Galerie le Soleil dans la Tête |
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1980 |
En 1980, Frédéric Compain réalisera un film important
intitulé "Jean Raine, artiste et modèle" qui ne sera
programmé qu'en 1990 lors de la première émission
d'Océanique" sur France 2. C'est aussi vers cette date que les
enfants et petits enfants de JR furent photographiés à l'occasion
d'un vernissage à Paris à la Galerie de Bertand Puvis de Chavannes
qui contribua très efficacement à faire connaître l'oeuvre
de JR pendant les années qui suivirent sa mort.
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JR et Frédéric Compain qui, en 1980, réalisa un film "Jean Raine artiste et modèle" projeté lors de l'émission "Océanique" sur France 2 |
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Boris Geenen, fils aîné de JR, ainsi que son petit fils, Thibault, avec Pierre-François Raine, le second fils de Jean Raine |
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1981 - 1986 |
A partir de 1981, JR peint à nouveau de grands formats. En mars 1986 il
s'attaque à de grandes compositions destinées à
l'impression sur tissus. Il meurt à Rochetaillée le 29 juin
1986.
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Jean Raine et Jean-Clarence Lambert à Rochetaillée vers 1981 |
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JR commençant une très grande acrylique dans son atelier de Rochetaillée sur Saône en 1981 |
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JR à Rochetaillée, avec Jean de Breyne qui sera le dernier à l'exposer de son vivant à la galerie l'Ollave à Lyon
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JR et Edmond Lévy, grand ami de JR et préfacier du recueil : "Scalpel de l'indécence" à Gènes en 1984 |
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