La roue semble tourner, la roue n’est qu’un visage, elle épouse la rondeur d’une fatuité, c’est un carré sans angle. Dieu sinon l’aurait-il inventée ? Non ! Nous avons des jambes et ce qu’il y a de plus mortel dans l’homme s’est inscrit dans la sphéricité. Cours les routes vieux rat. Tu t’encombres d’un volant, d’une attention qui t’accable. Vole ! Tu n’as plus aucune jambe ni aucun bras. Une pédale sur la mort. Mais, ô traîtresse, sur quelle file agis-tu ? La détresse de tous les jours crispe le volant sur tes bras. Dieu fut perfide en inventant la jambe. Nous restons les meurtriers d’un désir de vitesse qui fait que la roue tourne au rythme effréné du désir en lequel nous n’avons pas la foi.
Je m’énerve, tu t’énerves au prix d’une pauvre courbe, tu perds le sens fondamental d’une loi. Tu fonces. Quel gouffre, dont tu n’as pas conscience des fonds où tu t’abîmes, fascine ton appétit sans faim, tes illusions auxquelles tu crois. Mais crois-tu ? Tu psychoses. Une route droite est courbe malgré toi, un tournant succède àl’illusion d’une ligne droite et c’est ta mort misérable qui vient grossir les chiffres d’une statistique dans laquelle ton nom, même pas, ne figurera.